J'en remets une couche avec quelques éléments qui, je trouve, résument particulièrement bien la mission des Trackers.
Chaque été, 2 détachements Trackers sur les pélicandromes du sud-est de la France (donc en-dehors de Marignane) : Carcassonne et BA126 Solenzara.
Le détachement de Carcassonne c'est 2 équipes de 2 pilotes qui prennent des gardes de 9h30 réparties sur deux jours de midi à midi.
C'est aussi 2 équipes de 2 mécaniciens de Sabena Technics qui se relaient afin de mettre en conditions les avions chaque jour. Ce sont les premiers arrivés et les derniers repartis.
La Sécurité Civile dispose aujourd'hui de 9 Trackers (sur une vingtaine achetés dans les années 80 : 1 retiré, 8 détruits
, 1 revendu d'après Scramble).
Le Tracker emporte 3200 litres de produits retardants ou d'eau en soute. Lors de la noria entre le feu et le pélicandrome, le remplissage se fait moteurs tournants en 1 minute 30 s !
Les pilotes sont tous d'anciens pilotes de chasse (ceux que j'ai vu sont des anciens du Jaguar) et volent environ 200h par an, majoritairement sur la saison estivale, même si 35h de vol sont requises avant chaque saison pour aller au feu.
La transfo Tracker se fait en doubles commandes avec un pilote expérimenté. L'avion en lui même est relativement sain, par contre, les conditions d'intervention sont particulièrement délicates :
- proximité du relief
- fumée réduisant considérablement la visibilité
- air chaud entraînant de fortes turbulences
- nécessité de voler à basse vitesse pour la précision du largage et donc marge de manœuvre étroite vis à vis du décrochage.
Enfin, une chose qui m'a surpris : les pilotes ont indiqué que le Tracker, s'ils le laissent accélérer avant une passe, est très difficile à faire décélérer.
Les pilotes résument leur mission de la manière suivante : "à l'instar d'un ravitaillement en vol, ce n'est jamais gagné à l'avance même si les conditions semblent favorables".
Moi je dis : respect à tout le staff et d'une manière générale à tous les soldats du feu !